Lorsque je suis devenue entrepreneuse en 2009, j’ai rapidement trouvé un mentor. Dès que j’ai eu le budget nécessaire, j’ai sauté sur l’occasion de travailler avec cette personne. J’aimais tout chez elle : son style, sa vie, sa manière de transmettre son savoir, sa manière de gérer son entreprise, son aisance sur scène, son sens du show (à l’Américaine). Bref, j’étais béate d’admiration. Elle était mon modèle à suivre.

Pour tout dire, je voulais devenir elle et avoir sa vie qui me semblait si parfaite. Alors j’ai commencé à copier : sa manière de s’exprimer, de dire les choses, de vendre et de faire du business. Cela me semblait être une excellente idée, puisqu’elle avait « tout bon ».

Sur scène elle était incroyable alors je me suis dit que moi aussi, j’allais me mettre face à un public pour « transmettre mon savoir ». Alors j’ai tout simplement animé une conférence. Sauf que dès que je me suis retrouvée dans la situation, j’ai réalisé que cela ne m’amusait pas du tout.

La « scène » n’étant pas mon truc, j’ai copié son autre grand « truc », le travail de groupe. J’ai donc mis en place un programme avec une dizaine de femmes. J’ai trouvé ça vraiment très sympathique, j’y ai pris beaucoup de plaisir mais j’ai surtout ressenti une grande frustration. Travailler en groupe cela signifiait en fait, ne pas approfondir les choses individuellement.

Et c’est là que les choses ont commencé à « tilter » en moi. Vouloir être comme mon mentor, vouloir avoir sa vie, c’était chouette sur le papier. Mais dans la réalité, n’étant pas elle, n’ayant pas les mêmes goûts ou les mêmes envies, ce n’était pas fun du tout.

Mais quand même, une part de moi se disait que je devais certainement passer à côté de quelque chose. Surtout que j’avais repéré depuis quelque temps, une personne qui proposait à peu près les mêmes services que moi, mais qui faisait exactement « tout bien » comme mon mentor : des programmes de groupe avec des centaines de personnes. Je regardais régulièrement ce qu’elle proposait et à chaque fois j’étais jalouse je pestais contre moi et mon incapacité à faire la même chose. Jusqu’au jour où j’ai décidé d’arrêter de la suivre de près ou de loin.

Récemment, j’ai eu l’idée de retourner voir ce pseudo concurrent et là, j’ai eu une révélation. Par le passé, j’enviais mon mentor et cette personne pour leur capacité à bouger les foules et à être sur le devant de la scène. Sauf que pour réaliser cela, il faut passer son temps à « convaincre » de nouvelles personnes de travailler avec soi. Il faut sans cesse renouveler son « cheptel » de clients, parce qu’il faut vendre en masse pour avoir un chiffre d’affaire correct. C’est un travail considérable et de chaque instant.

Et c’est quand j’ai découvert (par le biais d’une indiscrétion) le chiffre d’affaires de cette personne, que j’ai réalisé à quel point j’avais été idiote de vouloir être comme elle ou mon mentor. Parce que mes valeurs personnelles sont très différentes des leurs. Parce que j’ai ma propre vision du bonheur et de la vie. Parce que nous avons au final un chiffre d’affaires similaire mais que notre manière de le générer est bien différent.

Mon but ultime dans la vie, c’est de vivre en paix, sans devoir tout sacrifier au travail. Et ce que j’aime profondément ce sont ces rendez-vous privés avec mes clientes. C’est la liberté que mon business model m’octroie et qui me permet de choisir, avec qui je travaille ou pas. C’est d’avoir le privilège de partager la vie de mes clientes pendant presque un an et d’apprendre à les connaître, de m’y attacher. C’est de décortiquer leurs entreprises et de leur apporter des solutions sur mesure. J’aime pouvoir donner libre cours à ma créativité et créer des stratégies totalement différentes et uniques pour chacune.

Le plus dans tout cela, c’est que je n’ai pas besoin de bouger des montagnes, je n’ai pas à convaincre qui que ce soit de travailler avec moi. Je travaille à mon rythme selon mes propres règles. Au final, je ne fais pas ce que mon mentor m’a enseigné, je fais même tout l’inverse. J’ai cessé de vouloir le copier lui et les autres et depuis, je n’ai jamais été aussi heureuse.

Donc vous l’aurez compris, ce que j’essaye de vous dire aujourd’hui c’est qu’il est inutile de vouloir être « comme », ou faire « comme ». Ecoutez, inspirez-vous, testez, trompez-vous, recommencez, mais surtout, soyez vous-même.  Vous êtes différente de tous les autres êtres humains sur cette planète, alors respectez votre différence. Faites les choses à votre manière autant que possible et surtout ne trahissez jamais vos valeurs et votre nature profonde.

La seule chose qui demeure vrai pour tout le monde, c’est que la réussite se gagne au prix d’un travail régulier et d’une organisation sans faille. Mais même ce travail peut et doit être fait selon vos règles et pas celles de qui que ce soit d’autre… même pas celles de Bill Gates ou Steve Jobs 🙂

Stéphanie