[Amis des animaux, je m’excuse par avance pour ce qui va suivre]

De nos jours, nous achetons notre viande prête à cuire chez le boucher. Mais il y a 35 ans, dans ma famille maternelle au Portugal (à la campagne), pour manger il fallait d’abord tuer l’animal. J’avais 5 ans lorsque j’ai vu ma grand-mère décapiter sous mes yeux, un poulet. La pauvre bête sans tête, s’est alors mise à courir dans tous les sens sur la table de la cuisine, tomber au sol, continuer à courir, jusqu’à ce qu’un mur stop sa course folle. Dire que du haut de mes 5 ans j’étais paniquée et horrifiée, est un euphémisme, mais là n’est pas la question (quelques années de psy ont réparé les dégâts, merci de vous en inquiéter).

Si je vous raconte cet épisode traumatisant de mon enfance, c’est parce que durant les dernières semaines, j’ai rencontré et discuté avec plusieurs entrepreneuses, qui m’ont fait penser à ce pauvre poulet sans tête.

Dans la vie d’une entrepreneuse, tout n’est pas toujours rose et parfois les clients manquent, l’argent tarde à rentrer alors que les factures continuent de tomber. Le stress et l’angoisse montent et chez certaines, cela déclenche ce fameux syndrome du poulet sans tête. Et c’est là que se situe le danger, lorsque le cerveau se met en mode panique. A partir de là, l’entrepreneuse se comporte comme ce pauvre poulet sans tête.

Elle se met à courir partout, dans tous les sens. Elle brasse beaucoup d’air, elle prend des décisions irréfléchies, elle change d’avis toutes les trois minutes. Elle dépense l’argent qu’elle n’a pas dans des choses totalement inutiles et souvent futiles. Elle devient confuse et agit sans prendre le moindre recul. Elle tente tout et n’importe quoi dans l’espoir de faire changer les choses. Elle est dans une course en avant, qui la conduit droit dans le mur.

C’est dans ces moments-là que certaines vont tout à coup baisser leurs tarifs, parce qu’elles s’imaginent que cela attirera plus de clients. Évidemment, cela ne fonctionne pas donc elles tentent alors de proposer de nouveaux services ou produits. Elles se dispersent, leur message devient confus et l’inévitable se produit : elles ont encore moins de clients qu’avant.

Ce syndrome du poulet sans tête, nous les entrepreneuses, nous pouvons toutes un jour ou l’autre y être confrontées. Alors il faut rester vigilante et surtout garder la tête froide en toutes circonstances.

Si dans l’avenir, vous vous retrouvez confrontée à une situation de grand stress, dû au manque de clients, plutôt que de commencer à faire n’importe quoi, POSEZ-VOUS. N’agissez pas dans la précipitation, prenez du recul. Parlez de votre situation avec des personnes extérieures à votre entreprise (mais pas à votre famille ou vos amis, qui sont généralement mauvais conseilleurs, à moins d’être eux-mêmes entrepreneurs). Brainstormez avec vos amies entrepreneuses, trouvez un coach ou un consultant en développement d’entreprise, aller chercher conseil auprès de votre chambre du commerce. En résumé, faites-vous aider, partagez vos angoisses et vos doutes plutôt que de les garder pour vous. Il y a toujours une solution à toutes les situations, même celles qui semblent inextricables.

Stéphanie